L’honorable Premier vice-président du Conseil National de Transition, M. Assarid Ag Imbarcaouane a présidé ce matin au CICB au nom du Président du CNT, l’inauguration d’un atelier intitulé « plaidoyer à l’intention des membres du CNT pour la mobilisation de ressources pérennes dans le secteur de l’emploi et de la formation professionnelle ».
Il avait à ses côtés le Ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, M. Bakary Doumbia et les Présidents des Commissions générales du CNT, notamment celles dédiées aux questions d’emploi, des lois, des finances et de l’administration territoriale.
Cette rencontre de deux jours, modérée par l’ancien ministre Modibo Kadjoké, permettra à la trentaine de membres du CNT qui prennent part aux travaux de mieux appréhender la problématique récurrente des questions d’emplois et de formation professionnelle dans notre pays avec un accent particulier chez les jeunes dans le contexte de crises multiformes dont la plus préoccupante est celle liée à l’insécurité et au terrorisme.
Face aux membres du CNT, le Ministère de l’entreprenariat national, de l’emploi et de la formation professionnelle a mobilisé plusieurs cadres de haut niveau et personnes ressources dont ceux du Ministère de l’Economie et des Finances et du Conseil National des Jeunes afin de mieux exposer l’état des lieux et l’urgence d’une réponse politique.
Dans son mot de bienvenue, M. Mamadou Ba, Directeur général de l’APEJ elle-même partie prenante aux travaux, a indiqué que l’atelier vise à mieux informer et sensibiliser les membres du CNT sur la faisabilité d’un mécanisme durable de financement de l’emploi et de la formation susceptible de redonner aux services techniques les moyens de leurs politiques compromises depuis la suppression de la Taxe Emploi Jeune (TEJ) et la Taxe de la Formation Professionnelle (TFP) en fin 2018.
La TFP et la TEJ ont été abrogées en fin 2018 sous l’argument du taux élevé de la pression fiscale du facteur travail. En contrepartie de leur suppression, l’annexe fiscale avait retenu le principe d’une subvention d’un montant équivalent aux recettes recouvrées au titre de la contribution forfaitaire à la charge des employeurs pour le compte du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) et le Fonds National pour l’Emploi des Jeunes (FNEJ). Ces contreparties équivalentes n’ont pas été convenablement honorées à ce jour de même que les promesses de nouveaux recrutements par le secteur privé.
Pour sa part, la Présidente de la Commission de la Promotion de la Femme, de la famille, de la Protection de l’Enfant, de la Jeunesse, des Sports, du Travail et de l’Emploi du CNT, l’honorable Me Kadidia Sangaré, a confirmé l’engagement de ses pairs pour lever équivoques et pesanteurs qui pénalisent un secteur aussi essentiel que l’emploi et la formation.
Le Ministre Doumbia a dans son intervention salué la démarche en cours qui permettra à terme de mieux outiller le secteur en termes de moyens. En effet, a-t-il souligné, l’une des fortes aspirations de l’heure est de faire de l’emploi, l’éducation et la formation des jeunes une priorité de l’action gouvernementale, pour soutenir le développement économique et ouvrir de nouvelles opportunités à notre jeunesse dans un environnement régional et international concurrentiel. De récentes études ont démontré que les jeunes peinent à trouver de l’emploi alors qu’ils sont estimés à près de 300 000 qui arrivent sur le marché du travail par an dont au moins 10% de diplômés. Cette situation s’explique essentiellement par la faiblesse de l’employabilité des jeunes en termes de déficience de l’expérience, l’inadéquation formation-emploi, une économie insuffisamment industrialisée, l’insuffisance des capacités entrepreneuriales des jeunes et les difficultés d’accès des jeunes au crédit pour ceux-là qui veulent entreprendre).
L’honorable Premier vice-président du Conseil National de Transition, M. Assarid Ag Imbarcaouane, qui a ouvert les travaux, a insisté sur la nécessité d’agir afin d’éviter une désagrégation plus prononcée de notre pays au regard de la divagation actuelle d’une jeunesse sans perspectives. Il a rappelé aux participants, l’un des serments les plus remarquables du Président de la transition, Son Excellence le Colonel Assimi Goïta, qui a assimilé son succès ou son éventuel échec au succès ou l’échec de l’ensemble de la jeunesse malienne. Ce serment, dixit l’honorable Imbarcaouane, interpelle et incite à poser un acte fort et qui fera date.
La Taxe Emploi Jeunes (TEJ) a été instituée par la loi n°08-020 du 22 juillet 2008 portant modification de la loi n°06-067 du 29 décembre 2006 portant Code Général des Impôts. A l’instar de la Taxe de Formation Professionnelle (TFP), le taux de la TEJ est de 2% de la masse salariale. Elle n’est pas une nouvelle imposition. Le taux de la Contribution forfaitaire qui était de 5,5% n’a pas augmenté et la TEJ n’a entraîné à sa création aucune hausse de la charge fiscale sur les contribuables. C’est seulement la répartition des sommes collectées qui avait changé : 3,5% pour le compte de la contribution forfaitaire et 2% pour le compte de la TEJ. Cette répartition mobilisait au compte du FNEJ autour de 8 milliards par an, entièrement investis dans les programmes d’insertion des jeunes.
Le FAFPA et l’APEJ qui ont inspiré beaucoup de pays voisins, ont réalisé des résultats forts appréciables et probants depuis leur création en touchant directement plus de 500 000 jeunes et actifs de l’économie dont les entreprises et centres de formation.
CICOM APEJ 25-04-2023